Le pinocchio :

-Alors, toujours dans le business mon ami ?

-Toujours, la vérité, gagner dix sous m'épuise  : un vrai ça vend de Marseille...A défaut d'être un savant de Marseille.

-C'est ça tes vacances ? Vendre ?

-Et ouais, qu'est ce que tu veux, c'est le sang qui parle, à mon âge je ne me la fais plus, même à moi même, les études c'est bien mais ça ne rend pas heureux comme me l'a dit un brocanteur près de Deauville, où je suis allé passer quelques jours, tu crois que ça va te permettre de rouler en Porsche, mais en fait tu deviens un gars raisonnable, tu parles !...Ma charrette aura une deuxième vie à l'autre bout du monde, peut être en Afrique, dans les sables du désert.

-Mais pleure pas comme ça mon grand, t'es con où quoi ? Tiens regarde, pas plus tard que y a pas longtemps j'ai revu L'ASSOCIE de René Gainville avec Michel Serrault, Claudine Auger, Catherine Alric et Daniel Prévost : Comment faire de l'oseille à partir de rien : Prends en de la graine mon gars...

-Il est vrai que ce personnage a une belle faculté d'improvisation : De publicitaire sur le retour, il devient conseiller financier sur les conseils d'un ami : « T'as pas d'argent, pas de relations, alors deviens conseiller ! » lui dit-t-il.

-Oui, le gars se lance avec très peu de moyens au départ, un héritage assez conséquent tombant dans son escarcelle à pic, il s'invente un associé imaginaire « Walter C. Davis », qui passe immédiatement pour un financier anglais prudent et avisé, les investisseurs se ruent sur ses prévisions, notre homme s'enrichit vite mais...mais, sa conscience se met à le travailler : Son associé imaginaire devenant envahissant, il décide de le supprimer. Mais comment supprimer un personnage qui n'est que le fruit de son imagination ? Difficile pour un menteur de dire la vérité...

-On va pas raconter, mais bon Jean Pierre Coffe est juste poilant en naturaliste...

-Tiens mon petit, qu'est ce que tu veux pour déjeuner ? Un peu de caviar ?

-Et pourquoi pas à la louche ?

-Pour moi, un petit jaune, mais léger alors !

-Et moi un petit noir bien tassé, patron !