C’est un livre « amusant » mais « sérieux », pour reprendre les mots du sociologue Jean Viard qui en donne la préface.
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Amusant sur la forme, un abécédaire illustré, espiègle et ironique ; sérieux sur le fond car il décrit l’une de ces mutations accélérées par l’épidémie de COVID.
Quatre-vingts secondes ce matin sur Les Paruraux, néologisme composé par Marion Kremp et Michael Prigent à partir de « parisiens » et « ruraux » pour décrire des individus qui ont décidé de vivre dans la verte en Île-de-France et de ne plus garder qu’un petit pied-à-terre dans la capitale.
Parmi les raisons qui poussent à quitter la ville : le prix de l’immobilier, l’exiguïté des logements, la pollution, tout ce qu’on appelait déjà au XVIIIe siècle « les embarras de Paris ».
L’abécédaire passe en revue les joies et les peines qui attendent les « paruraux »
Le jardinage comme alternative aux anxiolytiques, les mille nuances du silence, la possibilité de voir les étoiles la nuit, les voisins qui produisent tous quelque chose à picoler.
Grande différence avec la vie urbaine : la disparition de l’accès généralisé à tout, épicerie ouverte la nuit, taxis ou, plus grave, médecins et hôpitaux. A la lettre W, une forme de quintessence « parurale » : quatre entrées pour un seul mot, « WIFI », « point crucial, pierre angulaire, base de toute cette aventure. Votre départ ne pourra se faire (…) que si la connexion est bonne ».
Il y a beaucoup d’autodérision dans ce guide, qui reste pratique, avec par exemple des conseils sur la vidange des fosses septiques. Georges Perec est cité en exergue : « Ils tentèrent de fuir ».
Mais oui : que fuyons-nous vraiment quand nous fuyons ainsi ?
Les Paruraux, est publié chez Hachette.
Nicolas Demorand - France Inter - Mardi 31 mai 2022
https://www.franceinter.fr/emissions/les-80/les-80-de-nicolas-demorand-du-mardi-31-mai-2022
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