-Comment occupes-tu ce peut être court moment de répit ?

-Je bricole, je rénove, je fabrique ! : Je prépare le prochain confinement ! : Je mesure, je trace, je coupe, je perce, je cloue, je visse : Je prévois, j'anticipe : Je fortifie, je barricade !

-Tu veux relancer l'industrie nationale de notre très cher boulon hexagonal, du divin tournevis cruciforme et de la si grande famille des clés six pans? Qu'est-ce-que tu as encore construit ?

-Un support avec une cuve pour l'eau de pluie du toit de ma maison reliés avec des tubes d'évacuation et un siphon de cuisine, histoire d'avoir une plus grande autonomie en eau, notamment pour jardiner.

-Ah ah ah, t'es con, mais tu as raison, et sinon question cinoche ?

-Ben, j'ai vu un film de circonstance : « Le Tatoué » avec Louis De Funès et Jean Gabin.

-Ah oui, effectivement, c'est de circonstance, l'histoire de ce marchand de tableaux sans vergogne (Louis De Funès) qui tombe sur un ex-légionnaire, habitant du quartier des puces de Saint-Ouen, (Jean Gabin) en train de se faire tirer le portrait chez un barbouilleur travaillant visiblement souvent pour l'affairiste.

-Le légionnaire arbore un tatouage de Modigliani dans le dos et De Funès n'a de cesse de vouloir le lui acheter quitte à avoir sa peau.

-C'est vrai, il insiste le bougre, mais le légionnaire va lui instiller d'autres valeurs que l'argent : C'est un comte qui s'est engagé dans la légion sous le nom de la servante de son père, une certaine madame Legrain, que celui-ci avait épousée en secondes noces et après que ce dernier eut fini de « bouffer la grenouille » en trépassant à une table de casino.

-Moche, mais c'est vrai : Il montre à ce marchand d'art peu scrupuleux des choses plus valables : L'indépendance vis à vis de cette drogue qu'est l'argent, dépenser moins qu'on ne gagne, ne pas frimer.

-J'ajouterais garder un bon coup de fourchette : Jean Gabin campe un bon vivant, altruiste, clamant haut et clair le parler des troquets parisiens et de la banlieue nord : C'est un esprit libre dans toutes ses dimensions.

-A l'inverse, Louis De Funès joue un possédant, il parle de son enfance pauvre et de sa revanche sur la vie par le travail, tout du moins l'accumulation de richesses : C'est un capitaliste qui ne voit pas que l'argent est un drogue dure qui tue ! En cela, Gabin le sauve de la tombe, De Funès le sauvant de la ruine...

-Oui, on va pas non plus raconter l'histoire mais il y a un juste milieu, les deux personnages se complètent merveilleusement bien : Le duo fonctionne et l'esprit du film est instructif sur notre époque.

-Qu'est-ce-que tu commandes ?

-Un choux farci ! Avec un verre de rouge !

-Je t'accompagne : Deux choux farcis, patron, avec un pichet de rouge!

Bande annonce "Le tatoué" :

https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19449130&cfilm=37271.html

Tag(s) : #société, #Economie, #Cinéma, #Comédie, #Autonomie
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