-Tu prépares toujours l'hiver ?
-Oui, les réserves sont faites, les outils sont réparés et au point, il ne reste plus qu'à passer un coup de lasure sur les volets en prévision de l'humidité...Mais bon il n'est pas encore temps : Que d'eau, que d'eau en ce moment : Si c'est relativement bon pour les légumes, et encore, il n'en va pas de même pour la bricole.
-Tu fais quoi alors ?
-Ben, j'ai revu DIALOGUE AVEC MON JARDINIER de Jean Becker avec Daniel Auteuil, Jean-Pierre Darroussin, Alexia Barlier, Hiam Abbass et Fanny Cottençon : Un film qui nous parle dans ma famille, travaillant à Paris et vivant en pleine campagne : Un grand contraste jour après jour !
-Oui, on a tous des connaissances et des amis jardiniers dans le village, beaucoup de gens sont cheminots, d'autres parisiens-campagnards d'adoption : Les nouveaux habitants sont souvent des néo-ruraux qui viennent se mêler aux anciennes familles paysannes et ouvrières.
-Tout un petit monde laborieux, très divers, un mélange des genres : Certains reviennent au village après plusieurs années passées à Paris, et on voit qu'ils connaissent tout le monde.
-Comme « Dujardin » (Jean-Pierre Darroussin), en cheminot retraité et éternel habitant du village, jardinier pour « Dupinceau » (Daniel Auteuil), artiste-peintre lassé par les mondanités des galeries parisiennes.
-Oui, ce sont deux anciens copains d'école qui se retrouvent là après une vie passée loin l'un de l'autre : Séparés suite à « la blague de potaches de trop » : Ils en ont gros sur la courge...Chacun à sa manière : Dupinceau est en instance de divorce et Dujardin découvre qu'il est malade du ventre : Problèmes de couple, d'aucuns diront « de pinceau », pour l'un et maladie professionnelle pour l'autre, le plus drôle c'est que Dujardin, le plus atteint, joue les psys pour Dupinceau très parisien dans sa manière d'aborder ses problèmes de riche.
-Effectivement ce film dénonce la médecine multivitesses selon votre classe sociale et votre zone d'habitation, poliment appelée les « déserts-médicaux », les illusions des ouvriers vis à vis de leurs acquis sociaux et médicaux et leur inconscience des privilèges, des capitaux et des réseaux des classes les plus aisées.
-Le pire finalement, c'est de voir que dans le souhait du jardinier mourant de voir son ami peindre quelques légumes ce qui lui feraient « un peu de couleurs », le peintre retrouve l'inspiration qui lui manquait, lui qui ne pensait plus qu'à peindre de jeunes femmes nues et au passage se les farcir...
-Moche, c'est un film sur lequel il est nécessaire de réfléchir car il est loin d'être bucolique...Sous ses apparences très champêtres.
-Oui, il n'y a pas de noblesse à mourir de son travail, toutes classes confondues et surtout la classe ouvrière...Le contexte de réforme des retraites ne doit pas nous le faire oublier, les vautours nous guettent mon ami !
-Qu'est ce que tu prends ?
-Un thé vert, restons sobres !
-Un expresso et un thé vert patron, s'il vous plaît !
Bande annonce DIALOGUE AVEC MON JARDINIER :
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18725914&cfilm=109332.html